Point culminant de l’Afrique à presque 6000 mètres d’altitude, le sommet du Kilimandjaro représente pour les randonneurs du monde entier un fantasme absolu. Et pour cause: chaque année ce sont près de 40 000 personnes qui tentent l’ascension, choisissant parmi un des 6 itinéraires disponibles qui mènent jusqu’au glacier.
Et pourtant, les neiges du Kilimandjaro sont loin d’être éternelles. Les études montrent que si les conditions climatiques actuelles restent inchangées, les glaciers du sommet du Kilimandjaro et de ses pentes vont probablement disparaître d'ici les prochaines décennies. (On estime qu’entre 1912 et 2000, 82% de la surface du glacier a disparue).
Nous vous partageons aujourd’hui notre expérience de la route Lemosho, l'un des itinéraires les plus difficiles qui demande une bonne condition physique, mais qui offre une ascension sportive inoubliable grâce aux paysages spectaculaires, et qui se réalise idéalement en une semaine. Suivez le guide.
Par Gonzague, Nicolas, Thomas et Alexis, passionnés des grands espaces et fiers représentants de Chlorophylle.
Jour 1: Départ de Moshi jusqu’à Lemosho Gate
Le début de l’aventure commence dans la ville de Moshi en Tanzanie, à 1h de l’aéroport du Kilimandjaro. C’est le point de départ pour tous les grimpeurs qui empruntent cet itinéraire.
Pratique, des boutiques de location d’équipements de dernière minute sont dispersés un peu partout dans Moshi. On vous conseille quand même d’avoir tout votre équipement avant de quitter le Québec car la qualité des équipements loués sur place peut être très aléatoire. (voir la liste d'équipement)
Départ en minibus de Moshi pour 2 heures de route vers le parc national du Kilimandjaro pour démarrer le trek à la "Lemosho Gate", situé au Sud-Ouest de la montagne, à 1800 mètres d'altitude. Dans le bus, nous faisons connaissance avec nos guides locaux (Danny et Amin) et les porteurs. Derniers préparatifs, enregistrement à l’administration du parc pour les formalités d'entrée et nous partons pour 4 heures de marche.
La montée est constante, traversant la "Rain Forest" où la végétation est très dense jusqu’à 2900 m. Il n'est pas rare de croiser en cours de route des singes bleus parmi les arbres et les fougères géantes. On parcourt finalement les derniers mètres de dénivelé avant d’arriver à notre campement, "Mti Mkubwa Camp (Big Tree Camp)" à 2780m. Le campement installé, on nous sert un thé chaud avec du pop-corn, une collation d'après-effort qui va nous accompagner tout au long du séjour.
Jour 2: Vers "Shira II Camp", au-dessus des nuages
Réveil à 6h du matin pour le petit déjeuner, puis remise en route vers 7h30. Nous laissons la forêt humide derrière nous pour découvrir de nouveaux paysages: champs de séneçons, ruisseaux et chutes d’eau. Nous empruntons le sentier en direction de l’Est afin d’atteindre le plateau de Shira en début d’après-midi.
C’est là qu'on peut admirer pour la toute première fois l’objectif de notre voyage: le Kilimandjaro se dressant à plusieurs kilomètres de nous, majestueux au milieu d’un paysage à couper le souffle.
Après environ 5 heures de marche, nous atteignons le site de "Shira II Camp", situé au cœur d’une vaste plaine rocailleuse en haute altitude, au-dessus des nuages. La nuit tombe vite et le froid s’installe, nous plantons notre tente avant de nous y réfugier pour y passer la nuit. Seul Alexis reste éveillé un peu plus longtemps pour immortaliser le ciel étoilé.
Jour 3: Montée vers "Barranco Camp"
Levée vers 7h, nous partons pour une longue journée de marche. Progressivement, la végétation disparaît et le glacier nous fait face. Nous le contournons en montant par des crêtes plutôt raides, et nous atteignons le campement de "Lava Tower" (4600m) pour y déjeuner et s’acclimater à la haute altitude.
Au bout de 5 à 6 heures de randonnée, nous arrivons au site de "Barranco Camp" au fond d’une vallée. Il faut dévaler un sentier abrupt pour accéder au lieu, nos jambes accusent le coup et la fatigue commence à s’installer. Notre effort est bien récompensé puisqu’à l’arrivée on peut se détendre en admirant le coucher de soleil sur le glacier. Pour couronner le tout, notre guide nous amène un seau d’eau chaude chacun pour faire un petit brin de toilette. La douche est sommaire mais le résultat est extrêmement satisfaisant: une sensation de détente et de pureté après avoir avalé toute la journée de la poussière volcanique.
On se couche serein en pensant que le sommet n’est plus bien loin. Afin d'accroître les chances de succès pour l'ascension finale, l'itinéraire du jour nous a permis de nous acclimater à l'altitude.
Jour 4: En route vers Barafu, le dernier camp
Une fois le petit déjeuner pris, nous partons pour le "Barafu Camp", dernier camp avant le sommet du Kilimandjaro. Nous descendons d’abord dans une vallée puis remontons un sentier à flanc de falaise où l’on doit souvent s’aider des mains pour grimper.
C’est au moment de la pause déjeuner au "Karanga Camp" à 4300 mètres, que notre guide, Danny (qui ne compte même plus le nombre de fois où il a fait cette ascension) nous annonce qu’il ne pourra pas continuer plus haut. Récemment opéré de l’appendicite, l’altitude a déclenché des douleurs insupportables qui le force à redescendre vers l’hôpital le plus proche. Cette nouvelle nous met un coup au moral.
Le Kilimandjaro vient de nous rappeler brutalement le danger et l’effort que représente son ascension. Bien qu’accessible, avec un taux de réussite situé entre 40 et 60%, nous ne sommes jamais à l’abri de complications qui peuvent mettre fin à notre aventure à tout moment. Nous saluons Danny chaleureusement et accrochons désormais tous nos espoirs sur le second guide du binôme, Amin.
La randonnée se poursuit dans un décor volcanique marqué par un vaste champ de cailloux et de gravillons. Nous empruntons un long sentier sur une crête pour rejoindre le site de "Barafu Camp" après 7 heures de marche.
Installés au camp, nous contemplons le pic émergeant. Le sentier conduisant au sommet est visible depuis notre emplacement. Nous prenons le souper à 19h, et partons nous coucher de bonne heure, car la nuit va être courte. En effet, le réveil est prévu à minuit pour l’ascension finale.
Jour 5: Ascension finale
La nuit a été courte et mauvaise à cause du stress, de l’anticipation de la montée finale et des effets de l’altitude sur l’organisme. Plongé dans l’obscurité, c’est un peu dans le champ que nous allumons notre lampe frontale pour entamer l’étape la plus rude de l’ascension du Kilimandjaro: le sommet "Uhuru Peak", plus haut point d’Afrique.
Il est 1h du matin quand nous commençons à gravir doucement une pente raide qui nous essouffle à certains moments: compte tenu de l’altitude et des 4 couches de vêtements qui nous protègent du froid,chaque mouvement représente un énorme effort. Nous avançons en petit groupe de 6, Nicolas, Alexis, Thomas, l’assistant guide, Amin le guide et moi, étalant les pauses toutes les heures pour reprendre notre souffle et vider au fur et à mesure notre stock de gel et de bars énergétiques.
Après 5 heures de randonnée, on parvient finalement au "Stella Point" à 5 800 m d’altitude. Le cratère et le ciel illuminé par les premières lueurs du soleil effacent notre fatigue. Quelques derniers efforts pour arriver au sommet "Uhuru Peak". Au bout d'une heure de marche, nous voyons enfin le bout! Arrivée au point culminant de l’Afrique à 5 895 m d’altitude. Mission accomplie !
À notre arrivée, nous avons tous la même émotion et lâchons quelques larmes, si heureux d’y être arrivés, avec tant de mal et repoussant nos propres limites. La température au sommet n’étant pas très chaude, nous prenons quelques photos et repartons pour la descente où nous croisons d’autres grimpeurs dans leurs derniers efforts. Échanges d’émotions et d’encouragement. Notre descente au "Barafu Camp", nous la passons sur un petit nuage, porté par notre "high" d’être arrivé au sommet.
Nous arrivons au camp vers 11h et prenons une petite sieste avant le déjeuner. Ce temps de sommeil nous fait énormément de bien. Nous mangeons ensuite puis repartons pour descendre au Mweka Hut (3100 m), il nous faudra marcher encore 4 heures. Nous arrivons épuisés après cette journée de plus de 5000 m de dénivelé absolu. Repos bien mérité au camp de Mweka.
Jour 6: Retour à la civilisation
Après 3 heures de marche dans la forêt tropicale, nous terminons notre trek en redescendant jusqu’à "Mweka Gate" (1640 m) et faisons nos adieux à notre merveilleuse équipe, avant d'être ensuite transférés vers la ville d’Arusha. Nous pensons à la joie de retrouver notre hôtel en début d’après-midi, et de pouvoir enfin goûter aux délices du repos et du confort bien mérité après ces 6 jours d’aventures en altitude.
Au loin, les neiges du Kilimandjaro s’effacent au fur et à mesure que notre minibus fonce vers la civilisation. Notre objectif premier du voyage nous revient en tête. Suivi d’un pincement au cœur. Combien de temps reste-t-il avant qu’on ne puisse plus voir de neiges sur le toit de l’Afrique ? Qu’est-ce que le Kilimandjaro évoquera pour les générations futures ? Nous n’en savons rien. Ce qui est sûr, c’est que notre souvenir de celui-ci restera gravé à tout jamais.
Fiche technique de l'ascension du Mont Kilimandjaro:
- Altitude : 5 895 mètres
- Distance : 68 kilomètres, 4913m de D+
- Durée : entre 5 et 8 jours pour l’ascension avec 4 à 7 heures de marche chaque jour et 9 à 13 heures AR le jour de l’ascension et la descente
Conseil : Veillez à bien vous acclimater au préalable. L’altitude, le vent et les températures qui peuvent descendre jusqu’à -20°C forcent de nombreux marcheurs à rebrousser chemin.
Équipement
- Veste en duvet
- Coquille imper-respirante
- Couches de base thermiques
- Paire de gants / Sous-gants
- Tuque
- Cache-cou
- Casquette / chapeau
- Chaussures de rando
- 3 t-shirts
- 1 pantalon de randonnée
- 1 pantalon de ski
- 1 short de randonnée
- 4 paires de chaussettes de randonnée
- 4 caleçons
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Et pourquoi ne pas prolonger votre voyage en Tanzanie avec un safari ? Après avoir gravi les sommets du Kilimandjaro, partez à la découverte de la faune africaine en explorant les vastes plaines du parc Serengeti, célèbre pour ses immenses troupeaux de gnous, de zèbres et de gazelles qui broutent les hautes herbes, ainsi que pour les lions, léopards, éléphants et girafes qui y vivent. Vous pourrez ainsi observer de près les animaux sauvages dans leur habitat naturel, au milieu des grands parcs africains.
Vous pourriez également visiter le cratère du parc Ngorongoro, l'un des plus grands cratères de la planète, où vous pourrez observer une concentration incroyable d'animaux sauvages tels que les rhinocéros, les buffles, les hippopotames et les hyènes se déplaçant librement dans les
vastes plaines. C'est l'occasion de découvrir la culture des tribus locales, comme les Massaïs, et de vivre une expérience unique en séjournant dans des camps de tentes de luxe au cœur de la savane. Une manière idéale de prolonger votre aventure sur les terres africaines et de découvrir la beauté sauvage des grands parcs et des hautes herbes de Tanzanie.
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